Changer le monde : les 10 métiers les plus recherchés et les mieux payés selon https://www.cadremploi.fr/
Caroline Renoux a eu le nez creux. En fondant son cabinet de recrutement et de chasse Birdeo en 2010, elle pressentait qu’un vent plus frais, et plus propre, allait souffler sur l’entreprise. « Tout a vraiment décollé un an plus tard, et surtout, en 2015, après la COP 21, se souvient-t-elle. Un moment où le greenwashing que l’on observait jusque-là, est devenu un véritable enjeu pour les entreprises. » Un enjeu marketing et financier : leurs clients réclament, sinon exigent, une meilleure prise en compte environnementale et les entreprises peuvent prétendre à des crédits carbone si elles sont bonnes élèves. Mais elles ont également des obligations légales. Les entreprises cotées doivent engager des actions dans le domaine de la RSE (responsabilité sociale et environnementale) et les spécifier dans leur rapport annuel.
Autant d’obligations qui les incitent à recruter des spécialistes dans ces domaines. Et celles qui ne le font pas, font néanmoins appel à des cabinets conseil qui, de leur côté, recrutent ces professionnels qui, mine de rien, contribuent petit à petit à changer le monde à leur échelle. Mais ces poly-compétents sont rares. Les financiers versés dans la RSE ? Une seule formation, la Kedge Business school de Marseille a pour l’heure diplômé 50 Masters 2 en finance sociale. Alors ces cadres sont aussi chers, « ce qui explique les salaires proposés* » et la réussite de Birdeo, leader dans son domaine avec 80 recrutements par an. Voici quelques exemples de ces chanceux chassés.
1) Responsable des achats durables*
Cas typique de la double compétence : ce cadre doit être à la fois un acheteur aguerri et un subtil connaisseur des règles de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) qui vont définir les critères de ses acquisitions. C’est donc un professionnel qui a acquis une double expérience de 3 à 6 ans minimum après un diplôme (plutôt en ingénierie). Il peut réclamer un salaire annuel entre 50 et 80 000 euros selon son expérience. De nombreuses entreprises du luxe, et de la banque-finance, entre autres, recherchent ce type de profil.
2) Responsable innovation
C’est le pilote de la R&D verte. A lui d’orienter, et de gérer les grandes orientations de l’entreprise en matière d’innovation. Évidemment, pour un tel poste, mieux vaut être ingénieur, ou issu d’une école de commerce et avoir dirigé une unité de R&D. Tout en s’étant formé au développement durable. Le salaire d’un tel professionnel peut atteindre 70 000 euros annuels.
3) Analyste ESG ou extra-financier
Encore un oiseau rare, car obligatoirement multi-compétent. Il est en charge de l’analyse et du besoin en intégration de critères extra-financiers autrement appelés ESG (pour environnement social et gouvernance). Compétences financières indispensables car il est en relation étroite avec les gestionnaires et les financiers. Pour parler la même langue qu’eux, il doit être du sérail, avec une formation en école de commerce, doublée, évidemment, d’une expérience RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Avec un tel CV, il pourra lui aussi, compter sur un salaire annuel entre 50 et 80 000 euros.
>> Lire aussi : Finance responsable : vers des métiers plus éthiques ?
4) Responsable des relations investisseurs
Attention : poste stratégique. Le responsable IRO est certes un communicant, mais ses messages ne s’adressent pas au grand public ni aux journalistes, mais aux places financières. A lui de les sensibiliser à la bonne santé de la boîte, mais aussi à ses engagements en matière de développement durable, de plus en plus exigée pour avoir la cote auprès des agences de notation, et of course, auprès des actionnaires. Financier expérimenté, compétent en communication et en RSE, il peut dépasser les 70 000 euros annuels.
5) Consultant RSE et développement durable
Les cabinets conseil se l’arrachent puisque leurs clients en redemandent. Lui, il est jeune diplômé ou dispose d’une première expérience. Il accompagne les entreprises et les aide à définir une stratégie en développement durable avec les managers et les équipes. Il est certes moins bien payé que les cadres expérimentés (entre 35 et 45 000 euros), mais ce salaire est supérieur à la moyenne de celui des jeunes diplômés.
6) Chargé de communication en développement durable
Quand une entreprise s’engage, volontairement ou contrainte et forcée, dans la RSE, autant le faire savoir. C’est le rôle du chargé de communication spécialisé dans ce domaine. Il doit conjuguer le savoir-faire de la communication et celle du développement durable pour empocher les 40 KE qu’offrent un tel poste, ouverts aux jeunes diplômés.
7) Consultant en transformation
Moins spécialisé en développement durable que le consultant RSE, il travaille néanmoins comme lui en cabinet et s’occupe d’aider ses clients à améliorer des process déjà en route. Il évalue, et ajuste si nécessaire. Pour ce faire, avec une formation de consultant classique et une bonne connaissance de la RSE, il peut gagner 40 000 euros. Pas mal pour un jeune diplômé.
8) Happiness officer
Quel rapport entre ce métier à la mode et le développement durable ? Dans la RSE, le bien-être social est l’un des éléments importants et le rôle du happiness officer est d’y participer. Issu d’une formation en communication, ou en ressources humaines, il doit justifier d’une première expérience dans le domaine ou en com. interne pour prétendre à 40 000 euros annuels.
9) Responsable de projet transition énergétique
Il ne travaille pas sur le cœur de métier de l’entreprise, mais veille à la transition énergétique de tout ce que l’entreprise consomme et à fortiori de tout ce qu’elle peut éviter de consommer de manière trop énergivore. Véhicules, chauffage, fabrication…, il veille au grain, grâce à sa formation d’ingenieur en environnement qui lui permet d’espérer gagner 35 000 euros en début de carrière.
10) Intrapreneur social
Plus qu’un métier, c’est une compétence particulière qui s’ajoute à sa fonction de base de chef de projet. A lui de développer les projets en question en veillant à leur impact social et environnemental. Pour un salaire en fonction de l’expérience, de la formation. Et des projets à mener.
* Ces données proviennent de la toute récente étude que le cabinet Birdeo a réalisée en analysant les besoins exprimés par ses 200 clients, principalement issus de l’industrie du luxe, de la banque-finance, de l’audit-conseil et d’entreprises ou coopératives à mission sociale.